Association loi 1901. L'objectif de l'association est le partage d'une passion et de former les photographes débutants et amateurs aux techniques indispensables à connaître.

Plan d'éclairage à 2 sources dans un studio "noir": 

Eclairage à deux sources lumineuses dans un studio plongé dans l’obscurité totale:

 

En photographie de studio, deux approches s'offrent à nous. La première consiste à travailler dans un studio éclairé, que ce soit par la lumière naturelle provenant d'une fenêtre ou par des sources lumineuses artificielles telles que des luminaires. La deuxième option est de commencer avec une pièce littéralement noire. Dans ce cas, nous allons explorer la procédure pour la deuxième proposition, la pièce noire.

On parvient à créer une image totalement noire de deux manières distinctes. La première méthode implique d'empêcher toute lumière extérieure d'entrer dans le studio. La seconde méthode est obtenue en ajustant les paramètres de l'appareil photo. Pour ce faire, on opte pour une sensibilité ISO basse, comme la sensibilité native de l'appareil, telle que 100 ISO. Ensuite, on sélectionne une ouverture de diaphragme en fonction de la profondeur de champ souhaitée, comme par exemple f/8. Enfin, on ajuste la vitesse d'obturation à la vitesse de synchronisation du flash (1/250), selon les spécifications du boîtier. 

Une photo test est alors capturée, devant être complètement noire pour garantir le résultat recherché, comme le montre le plan d’éclairage ci-dessous.

 

Avec notre image initiale complètement noire, nous entamons le processus d'éclairage de notre sujet. Nous débutons en positionnant la lumière principale, celle qui va dicter l'ensemble de l'éclairage, toutes les autres sources étant subordonnées à cette source majeure.

 

Dans cette configuration, le modèle est éclairé par la lampe de modelage. Étant donné que l'éclairage est actuellement trop faible, nous allons augmenter son intensité afin de positionner correctement la source lumineuse en se basant sur le placement des ombres.

Maintenant que la source principale est correctement positionnée, créant une ombre sur la joue opposée à cette source, nous sommes prêts à effectuer la mesure de la lumière du flash.

 

Pour obtenir une mesure précise et juste, l'utilisation d'un flashmètre est impérative. C'est l'unique outil permettant de mesurer avec précision la lumière, que ce soit la lumière ambiante ou celle d'un flash. Aucun autre moyen ne permet de mesurer la lumière incidente, rappelant ainsi qu'il permet d'ignorer la réflectance du modèle. Que le modèle soit vêtu de noir ou de blanc, la mesure demeure constante. En mesurant la lumière incidente, on évalue la quantité de lumière atteignant le modèle plutôt que la quantité de lumière renvoyée vers l'appareil photo.

 

Procédure de mesure:

Une fois que nous avons réglé le flashmètre en mode de mesure flash, avec une sensibilité ISO de 100 et une vitesse d'obturation de 1/250 (comme sur l’appareil photo), la dernière étape consiste à le positionner le plus près possible du visage du modèle, en l'orientant directement vers la source lumineuse. Pour un flashmètre équipé d'une sphère intégratrice, assurez-vous que celle-ci est rentrée.

Le flashmètre est placé en direction de la lumière

La sphère intégratrice c'est la boule blanche

Nous procédons maintenant à la première mesure. L'objectif est d'obtenir de notre flashmètre l'ouverture du diaphragme. Notre appareil photo est réglé sur f/8, et nous devons obtenir la même valeur sur le flashmètre. La première mesure nous donnera l'information nécessaire pour déterminer si l'intensité du flash est insuffisante. Par exemple, si le flashmètre indique f/4, cela signifie qu'il manque de lumière (2IL) pour atteindre f/8. Dans ce cas, nous augmenterons l'intensité du flash de 2IL pour obtenir la valeur souhaitée. En revanche, si la première mesure est supérieure à f/8, nous devrons réduire l'intensité du flash pour atteindre f/8.

La première mesure ci-dessus indique, dans cet exemple, f/22, ce qui signifie que le flash est trop puissant de 3IL. Pour corriger cela, nous allons diminuer l'intensité du flash de -3IL afin d'obtenir la valeur souhaitée de f/8.

 

Après avoir appliqué la correction de -3IL sur le flash, nous effectuons une nouvelle mesure. Le flash indique désormais f/8. Nous sommes maintenant prêts à réaliser la prise de vue et à analyser l'image pour nous assurer que tout est conforme à nos attentes : la forme du dessin sur la joue ombragée, la densité des ombres créées, le cadrage, l'expression du modèle, sa pose, et la mise au point. 


En cas de non-conformité de l'un des points énoncés, nous procéderons à une nouvelle prise de vue en apportant les modifications nécessaires en amont. Cela peut impliquer des ajustements au niveau de l'éclairage, du cadrage, de la pose du modèle, ou d'autres paramètres pour garantir le résultat souhaité. Ce processus nous permettra d'obtenir une image finale qui répond parfaitement à nos attentes.

 

Si l'éclairage a été correctement positionné au préalable et que des ajustements sont nécessaires, il est probable que le déplacement provienne du modèle. Plutôt que de repositionner le flash, une solution consiste à guider le modèle pour qu'il réajuste sa tête afin de retrouver la configuration initiale du dessin. Cela permet de maintenir la cohérence de l'éclairage tout en adaptant la pose du modèle pour obtenir le résultat souhaité.

 

Concernant l'intensité de la source, si la photo vous semble trop claire ou trop foncée, il est important de comprendre que la mesure effectuée par le flashmètre est précise. Si l'image paraît différente sur l'écran de l'appareil photo, il s'agit probablement d'une illusion visuelle, et il est recommandé de ne pas ajuster l'intensité en se fiant uniquement à la perception visuelle. La mesure du flashmètre est fiable, et il est préférable de s'y fier plutôt que de modifier les réglages en se basant sur ce qui est observé sur l'écran. 

 

Cette situation démontre clairement l'importance et l'utilité du flashmètre même en photographie numérique. Il garantit une mesure précise et objective de l'intensité lumineuse, permettant ainsi d'obtenir des résultats cohérents et de maintenir la qualité de l'éclairage désirée. En se basant sur des mesures objectives plutôt que sur des impressions visuelles parfois trompeuses, le flashmètre devient un outil essentiel pour obtenir des images professionnelles et bien éclairées.

Première image réalisée à f/8

Afin d'approfondir notre démarche et après avoir analysé la photo réalisée ci-dessus, partons du principe qu'elle ne nous satisfait pas pour la raison suivante :

Les ombres denses (sombres) génèrent une image trop dure. Le contraste est trop élevé, ce qui n'est pas idéal pour un portrait de jeune femme, d'autant plus si elle sourit. Nous allons donc entreprendre un changement en réduisant le contraste. Pour ce faire, nous n'allons pas modifier le modeleur de lumière ni les réglages de la source principale. Nous allons plutôt introduire une source lumineuse secondaire pour atténuer la densité des ombres. Afin de ne pas créer de nouvelles ombres visibles par l'appareil photo, la solution consiste à placer la nouvelle source et de face.

Maintenant que la seconde source est positionnée de face, la prochaine étape consiste à mesurer son intensité. Pour ce faire, assurons-nous que la sphère intégratrice est rentrée et dirigeons le flashmètre vers la source axiale.

 

La question demeure : quelle doit être l'intensité de cette source supplémentaire ? 

 

Pour répondre à cette interrogation, il suffit de déterminer de quelle manière vous souhaitez réduire le contraste. Dans cet exemple, nous allons prendre plusieurs images avec des mesures différentes pour évaluer l'effet de chaque ajustement et déterminer ainsi la meilleure intensité pour atteindre le niveau de contraste souhaité. Cela nous permettra d'ajuster la lumière de manière précise en fonction du rendu visuel que nous cherchons à obtenir.

-0.5Il par rapport à la source principale
(f/5.65) au flashmètre

-1Il par rapport à la source principale
(f/5.6) au flashmètre

-2Il par rapport à la source principale
(f/4) au flashmètre

-3Il par rapport à la source principale
(f/2.8) au flashmètre

Il n'y a rien de plus explicite que d'observer la différence par vous-même. Vous constatez ainsi l'intérêt évident de positionner une source axiale pour contrôler la densité des ombres et, par conséquent, le contraste. En ayant le contrôle sur ces éléments, vous avez la capacité d'influencer directement le rendu final de l'image, selon vos préférences esthétiques.

Image douce

Image dure

Dans cette configuration, j'ai souhaité non seulement vous expliquer la démarche pour réaliser un portrait dans un studio complètement noir, mais aussi vous démontrer comment gérer le contraste pour obtenir l'image finale conforme à vos attentes. Pour ce faire, nous n'avons utilisé que deux sources lumineuses, l'une avec un bol beauté de 42 cm et l'autre avec un bol réflecteur standard. Cette démonstration met en évidence qu'avec un équipement minimal, il est tout à fait possible de réaliser des photographies de portrait de haute qualité dans un environnement contrôlé. 

Il est important de noter que le remplacement du modeleur par un modèle plus grand sur la source principale n'est pas une option dans ce cas précis. En effet, bien que cela puisse adoucir les ombres, le dessin caractéristique se perdrait dans la transition des ombres. Dans ce contexte, seule une source lumineuse axiale permet de créer cet effet magique en contrôlant précisément la densité des ombres en préservant le dessin et le rendu esthétique recherché.

 

 

 

Marc Sanchez